Auteur : 0xResearcher
Imaginez que vous détenez l’actif numérique le plus précieux au monde — le bitcoin — mais qu’il ressemble à un lingot d’or enfermé dans un coffre-fort, incapable de faire autre chose que de prendre de la valeur. C’est un peu comme conduire une Ferrari qui ne peut tourner qu’en rond sur un parking : grisant, mais aussi frustrant.
Mais cette situation est en train de changer radicalement. Au troisième trimestre 2025, lorsque nous verrons la vente communautaire d’un projet être sursouscrite à 1400 %, attirant 21 340 participants de 132 pays, il ne s’agira plus simplement d’une levée de fonds réussie — c’est le reflet de l’explosion de tout l’écosystème DeFi du bitcoin. Les chiffres sont encore plus parlants : le marché BTCFi a connu en 2025 une croissance de plus de 22 fois, avec une valeur totale verrouillée bondissant de plus de 2000 %. Derrière ces chiffres se cache l’éveil complet d’un géant endormi.
Du succès phénoménal de Pump Fun à l’annonce des plans TGE de projets phares comme Linea, Monad, Berachain, tout le marché crypto semble avoir reçu une dose d’adrénaline. Et dans cette vague, l’histoire la plus fascinante est sans doute celle du bitcoin qui a enfin « appris » à faire de la DeFi.
Pendant longtemps, le bitcoin était comme ce doyen respecté du monde crypto — tout le monde l’admire, mais il reste assis dans un coin à observer, sans vraiment participer aux jeux des plus jeunes. Ethereum s’amuse follement avec la DeFi, multipliant les protocoles, tandis que le bitcoin garde son image froide de « simple or numérique, rien d’autre ». Mais aujourd’hui, tout a changé. Les avancées technologiques permettent enfin au bitcoin de « descendre dans l’arène » de la DeFi, et il le fait de façon spectaculaire.
La course au staking : de la « passivité » à la « rentabilité passive »
Le succès du protocole Babylon est tout simplement stupéfiant. Qui aurait cru qu’en octobre 2024, lors d’une ouverture publique, 24 000 bitcoins (environ 1,5 milliards de dollars) seraient stakés en seulement 1 heure et 40 minutes, le premier lot de 1 000 bitcoins étant épuisé en 74 minutes ? Cela rappelle la ruée sur les billets de concert, sauf qu’ici, tout le monde se bat pour investir dans l’infrastructure du bitcoin.
L’innovation clé de Babylon réside dans la mise en œuvre du staking natif du bitcoin, ce qui signifie que les détenteurs de bitcoin peuvent enfin générer des revenus sans perdre le contrôle de leurs actifs. En d’autres termes, votre bitcoin peut désormais « travailler » tout en restant en sécurité. Cette percée technologique équivaut à doter un lingot d’or d’un moteur perpétuel — il conserve sa valeur tout en générant des rendements.
Dans la foulée, Core DAO a également lancé sa propre solution de staking bitcoin, intégrant la sécurité du bitcoin dans son réseau via le mécanisme de consensus Satoshi Plus. Leur stratégie est encore plus agressive : ils distribuent directement des tokens CORE aux stakers, attirant ainsi de nombreux mineurs de bitcoin. Ce modèle de double revenu « minage + staking » offre aux mineurs, qui jusque-là ne pouvaient compter que sur le minage, une nouvelle source de revenus.
Encore plus intéressant, le secteur des tokens de staking liquide (LST) connaît une véritable effervescence. Ce domaine est le véritable « arsenal » de la DeFi bitcoin, avec toutes sortes d’outils à disposition. LBTC de Lombard a atteint 1 milliard de dollars de valeur verrouillée en 92 jours, devenant le premier LST bitcoin reconnu par des protocoles de premier plan comme Aave, Spark, EigenLayer — l’équivalent d’un « passeport » pour le monde DeFi.
pumpBTC adopte une approche différente, se concentrant sur des solutions de liquidité cross-chain, permettant aux utilisateurs d’utiliser leur bitcoin staké sur plusieurs chaînes. Lorenzo Protocol vise à devenir la couche de liquidité unifiée de l’écosystème bitcoin, cherchant à être le hub central de toutes les activités DeFi bitcoin. Allo Protocol est encore plus ambitieux, souhaitant établir une plateforme décentralisée de gestion d’actifs bitcoin, permettant aux investisseurs professionnels de gérer des portefeuilles bitcoin pour les particuliers.
Tous ces protocoles cherchent à résoudre le même problème fondamental : comment permettre au bitcoin de « générer des revenus passifs » tout en conservant sa liquidité. C’est comme doter un lingot d’or de roues et d’un moteur, pour qu’il puisse se déplacer et fonctionner de lui-même.
La bataille de l’infrastructure : doter le bitcoin d’un « cerveau intelligent »
Si le staking a permis au bitcoin d’« apprendre à gagner de l’argent », l’innovation au niveau de l’infrastructure revient à lui greffer un « cerveau intelligent ». L’intensité de cette compétition technologique n’a rien à envier à la « guerre des navigateurs » d’autrefois.
BOB (Build on Bitcoin) est sans doute l’un des projets les plus ambitieux du secteur. Grâce à la technologie BitVM, ils ont accompli une mission apparemment impossible : combiner la sécurité du bitcoin avec la puissance DeFi d’Ethereum. La solution de BOB agit comme un « traducteur » pour le bitcoin, lui permettant de comprendre et d’exécuter des smart contracts complexes tout en conservant ses caractéristiques de sécurité. À ce jour, BOB a déjà attiré plus de 30 000 bitcoins en fonds bridgés, devenant une porte d’entrée majeure pour la DeFi bitcoin.
Arch Labs a choisi une voie plus directe. Ils développent ArchVM, cherchant à implémenter directement la capacité de smart contracts Turing-complets sur la couche de base du bitcoin. C’est comme une « greffe de cerveau » pour le bitcoin, le transformant d’un simple outil de stockage de valeur en une plateforme intelligente capable d’exécuter des applications complexes. Bien que le défi technique soit immense, une réussite bouleverserait totalement la position du bitcoin.
La solution de Hemi Network est plus ingénieuse encore. Ils intègrent directement les nœuds bitcoin dans la machine virtuelle Ethereum, créant une architecture hybride. Ce design permet aux développeurs de bénéficier à la fois de la sécurité du bitcoin et de la programmabilité d’Ethereum, comme s’ils construisaient un pont entre deux mondes. Hemi se présente comme « la plus grande couche programmable sur bitcoin » — une affirmation ambitieuse, mais ils ont effectivement réalisé plusieurs avancées techniques.
Dans cette bataille de l’infrastructure, Lombard a choisi une voie pragmatique mais tout aussi innovante. Spécialisé dans la libération de la liquidité du bitcoin, Lombard, via son token LBTC, offre aux détenteurs de bitcoin un « point d’équilibre optimal » — générer des revenus de staking tout en utilisant librement leur actif sur les principaux protocoles DeFi. Le succès de cette stratégie se reflète dans les chiffres de leur vente communautaire : alors qu’ils visaient 6,75 millions de dollars, ils ont reçu des demandes pour 94,7 millions de dollars, soit une sursouscription de 1400 %. 21 340 participants de 132 pays se sont rués sur l’offre, donnant l’impression d’une immense réunion mondiale de la communauté bitcoin.
Ce qui est intéressant, c’est que le succès de Lombard ne se limite pas à la levée de fonds, mais réside aussi dans la précision de son positionnement stratégique. Plutôt que de réinventer la roue, ils se concentrent sur le rôle de « connecteur » — permettant au bitcoin de s’intégrer sans friction à l’écosystème DeFi existant. LBTC a déjà reçu l’aval de protocoles majeurs comme Aave, Spark, EigenLayer, l’équivalent d’un « passe VIP » dans le monde DeFi.
Stacks a choisi une autre voie, utilisant son mécanisme de consensus unique « Proof of Transfer » pour « emprunter » la sécurité du bitcoin sur sa propre plateforme de smart contracts. Les protocoles DeFi sur Stacks, tels que ALEX, Arkadiko, ont déjà séduit de nombreux utilisateurs, prouvant la viabilité de cette approche technique. Récemment, Stacks a lancé sBTC, cherchant à offrir une meilleure expérience cross-chain pour le bitcoin tout en maintenant la décentralisation.
Le projet le plus fascinant reste Rootstock (RSK), actif depuis plusieurs années, qui fournit des fonctionnalités de smart contracts au bitcoin via une sidechain. Ce n’est pas le projet le plus récent, mais RSK occupe une place de « vétéran » dans la DeFi bitcoin, offrant de précieuses leçons et expériences aux nouveaux venus. Ils ont récemment lancé de nouvelles solutions de scalabilité, cherchant à améliorer l’efficacité des transactions tout en restant compatibles avec le réseau principal du bitcoin.
Tous ces projets d’infrastructure ajoutent au bitcoin divers « modules » et « plugins », permettant à ce vétéran de s’imposer enfin dans l’arène DeFi. Chaque projet a sa propre approche technique et ses avantages, mais l’objectif est le même : libérer le potentiel colossal du bitcoin dans la DeFi. À en juger par l’engouement autour de la vente communautaire de Lombard, le marché attend avec impatience ce type d’innovation.
Quand vous voyez des investisseurs de 132 pays dire « oui » à un projet BTCFi, il ne s’agit plus d’une initiative régionale, mais d’un véritable référendum mondial sur l’avenir du bitcoin. Des aurores boréales de Scandinavie aux cocotiers de l’équateur, des cafés de Wall Street aux bureaux nocturnes de Tokyo, les investisseurs du monde entier se concentrent sur une seule chose : ce géant silencieux est enfin prêt à prendre la parole.
Le changement d’attitude de Wall Street est encore plus révélateur. Lorsque les géants de la finance traditionnelle commencent à envisager sérieusement une allocation en bitcoin, ils ne cherchent pas simplement à acheter et conserver, mais veulent des produits financiers professionnels générant des revenus, liquides et conformes à la réglementation. L’intérêt de BlackRock, Fidelity et autres pour les ETF bitcoin n’est qu’un début ; la prochaine étape sera probablement la recherche de produits financiers bitcoin plus complexes. Voilà toute la valeur des infrastructures BTCFi — elles transforment « l’or numérique » en « or productif ».
Le changement de comportement des investisseurs particuliers est également notable. Lassés de n’être que des « porteurs de sacs » sur le marché secondaire, ils veulent désormais être sur la même ligne de départ que les institutionnels. Cette demande favorise des mécanismes de distribution de tokens plus équitables et transparents, expliquant l’engouement pour les ventes communautaires. Lorsque les investisseurs ordinaires réalisent qu’ils peuvent participer dès les premières étapes de la construction de l’infrastructure, leur enthousiasme est décuplé.
Cependant, ce que nous voyons aujourd’hui n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Comparé à la maturité de l’écosystème DeFi d’Ethereum, la DeFi bitcoin ressemble encore à un enfant qui apprend à marcher. Il reste un immense espace d’innovation dans les mécanismes de staking, la gestion de la liquidité, l’optimisation des rendements, la gestion des risques, etc. Et à mesure que le cadre réglementaire se clarifie, les produits BTCFi conformes auront encore plus d’opportunités de développement.
Le plus intéressant, c’est que la compétition dans ce secteur est loin d’être figée, rappelant le Far West de la ruée vers l’or — les opportunités abondent, mais les risques aussi. Les voies technologiques restent à explorer, les modèles économiques à valider, les habitudes des utilisateurs à former. Cette incertitude est à la fois un défi et une opportunité, offrant aux nouveaux entrants la possibilité de dépasser les pionniers.
Les projets capables d’offrir des solutions full-stack, de bâtir une communauté solide et d’obtenir la reconnaissance des protocoles majeurs seront probablement les grands gagnants de cette « ruée vers l’or ». L’essentiel sera de trouver le juste équilibre entre innovation technologique, expérience utilisateur, sécurité et conformité.
Conclusion
À l’avenir, il est très probable que nous verrons le bitcoin évoluer d’« or numérique » à l’actif fondamental le plus important de l’écosystème DeFi multi-chaînes. L’infrastructure deviendra de plus en plus sophistiquée, l’interopérabilité entre protocoles s’améliorera, aboutissant à un écosystème financier bitcoin complet. À ce moment-là, les produits BTCFi pourraient être adoptés par le marché traditionnel comme le sont aujourd’hui les produits financiers classiques.
Lorsque 21 340 personnes de 132 pays accordent simultanément leur confiance à un projet, il ne s’agit plus simplement d’un investissement — c’est un pari collectif sur l’avenir financier du bitcoin. Et au vu de la dynamique actuelle, ce pari a de grandes chances d’être payant. Après tout, lorsque l’actif numérique le plus précieux au monde apprend enfin à « travailler et générer des revenus », tout en étant doté d’un « cerveau intelligent », qui ne voudrait pas faire partie de cette histoire ?
