Stablecoins : octobre bat un nouveau record, 2,82 T$ sur Ethereum

Octobre aura été le mois des records. Sur Ethereum, le volume on-chain des stablecoins a atteint un record absolu de 2,82 T$, en hausse d’environ 45 % par rapport à septembre (1,94 T$). Dans le détail, USDC mène la danse avec 1,62 T$ de volume, devant USDT à 895,5 Md$.

Le chiffre qui claque : 2,82 T$ et un leadership USDC

Selon les données de The Block, octobre efface le précédent sommet et assoit le rôle d’Ethereum comme axe principal de liquidité pour les stablecoins. La progression sur un mois est nette, portée par une activité plus dense sur les rails de paiement et l’arbitrage intra-DeFi.

Surtout, la hiérarchie bouge à la marge : USDC devance USDT sur l’écosystème Ethereum en volume, un basculement symbolique pour les flux de règlement.

Cette dynamique ne se lit pas qu’on-chain. Côté plateformes centralisées, l’activité en paires stablecoin a atteint 2,08 T$ au 27 octobre, ce qui confirme l’appétit pour la liquidité dollar-tokenisée lorsque la volatilité remonte. En parallèle, la capitalisation totale des stablecoins frôle 308 Md$, au plus haut historique, prolongeant une série de croissance de 25 mois.

Pourquoi ça explose : règlements, arbitrages, et réflexe « flight to stable »

Dans les faits, trois moteurs s’additionnent. D’abord, les règlements marchands et B2B s’installent dans le paysage, avec des volumes qui se tassent moins en période de stress.

Ensuite, les arbitrages intra-DeFi et les déplacements de collatéraux créent un flux continu, surtout quand les spreads s’ouvrent puis se referment.

Enfin, l’instinct de prudence joue. Quand le marché secoue, une partie des capitaux se gare en stablecoins avant de se redéployer. Cette mécanique, visible sur les carnets CEX comme sur la chaîne, explique l’alignement des courbes d’octobre.

Le rôle d’Ethereum reste central pour deux raisons. D’une part, la profondeur de pools et la liquidité inter-protocoles réduisent le coût de transaction unitaire sur de gros tickets. D’autre part, l’écosystème L2 permet de déporter le trafic quand les frais L1 se tendent, sans perdre l’accès aux principales contreparties. Résultat : les volumes montent, sans flambée durable du coût d’usage.

USDC vs USDT : une bataille de positions et de récits

L’avance d’USDC en octobre, sur Ethereum , tient à une pénétration forte côté finance et paiements. Les intégrations de back-office et la préférence d’une partie des entreprises pour des réserves perçues comme plus « bancaires » jouent à la marge.

À l’inverse, USDT conserve une domination globale des volumes sur CEX et sur d’autres réseaux. Cela relativise l’inflexion observée ce mois-ci sur Ethereum. Autrement dit, la géographie des usages dicte encore l’ordre du peloton.

Par ailleurs, la dispersion multi-chaînes reste un facteur clé. Si l’activité migre vers des environnements où USDT est hégémonique, la photo se renverse vite. À ce stade, octobre raconte surtout une chose : sur Ethereum, la demande institutionnelle et les flux de règlement ont porté USDC un cran au-dessus. Sur l’ensemble du marché, la concurrence reste ouverte.

Et maintenant ? Frais, L2, et risques opérationnels

La suite dépend de trois curseurs. Un, le niveau des frais sur L1 : s’ils s’étirent, le report vers L2 et vers des sidechains s’accélère, avec un impact sur la cartographie des volumes. Deux, la qualité des intégrations marchandes : plus l’UX s’améliore, plus le volume de règlements récurrents devient incompressible. Trois, les risques de dépeg et d’exécution : octobre a rappelé que l’essor des volumes n’efface pas les vulnérabilités, des incidents ponctuels sur certains tokens ayant montré la vitesse à laquelle la confiance peut s’éroder.

Le record d’octobre consacre les stablecoins comme infrastructure plus que comme simple classe d’actifs. Ils assurent la liquidité quand le marché hésite, et ils fluidifient les paiements quand il s’emballe. Tant que ces deux fonctions avancent de concert, la courbe des volumes a de la marge. Même si sa trajectoire restera cyclique au rythme des frais et des migrations de trafic.

Source : The Block

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