La menace quantique pour Bitcoin est plus proche que vous ne le pensez — à un peu plus de 2 ans d'ici.

Selon l’Horloge de l’Apocalypse Quantique, les ordinateurs quantiques pourraient potentiellement briser le chiffrement du Bitcoin (BTC) d’ici le 8 mars 2028.

La menace quantique est bien plus qu’un simple obstacle technique. Elle a un impact profond sur les actifs numériques et menace la vie privée des individus qui comptent sur le Bitcoin pour leur liberté financière.

Le chiffrement du BTC fait face à une échéance : les ordinateurs quantiques proches du point de rupture

Le projet Quantum Doomsday Clock a proposé une date limite à laquelle les ordinateurs quantiques pourraient acquérir la puissance nécessaire pour briser le chiffrement moderne. Selon le projet, les machines quantiques n’auraient besoin que de 2 ans, 4 mois et 2 jours pour atteindre le nombre de qubits logiques nécessaires pour compromettre la sécurité du Bitcoin et d’autres cryptomonnaies.

Le Bitcoin pourrait n’avoir que 2 ans, 4 mois et 2 jours.

— Charles Edwards (@caprioleio) 5 novembre 2025

La recherche met également en avant les exigences exactes en matière de qubits : briser RSA-2048 nécessite 2 314 qubits logiques, RSA-4096 en demande 3 971, et ECC-256 seulement 1 673 qubits. Ces calculs reposent sur la correction d’erreurs par code de surface, avec des taux d’erreur estimés allant de 10^-3 à 10^-5.

Ils prennent également en compte la relation entre les qubits physiques et logiques. Les améliorations dans la correction d’erreurs quantiques pourraient encore accélérer le calendrier.

« La plupart des travaux récents portent sur le contrôle et la réduction du taux d’erreur, et non sur la croissance du nombre de qubits. Si les résultats récents sont révélateurs, et que l’accent se déplace vers la croissance des qubits, alors la suprématie quantique pourrait arriver plus tôt que prévu », indique la recherche.

Le projet cite des recherches fondamentales de Gidney & Ekarå (2021), Chevignard et al. (2024), et Hyeonhak & Hong (2023). Une fois le nombre suffisant de qubits atteint, les attaques cryptographiques pourraient être menées en quelques heures ou jours.

L’analyse note également que les portefeuilles Bitcoin pay-to-public-key-hash (P2PKH), qui utilisent des clés publiques non utilisées pour chaque transaction, pourraient bénéficier d’une courte fenêtre de sécurité supplémentaire. Cependant, les systèmes qui continuent de s’appuyer sur les normes cryptographiques actuelles devront finalement migrer vers des protocoles post-quantiques pour rester sécurisés.

« Même si je ne suis pas forcément d’accord avec la façon dont cela est calculé, je pense qu’un objectif est utile car il donne une vision vers laquelle nous devons travailler. Si nous n’avons pas résolu la question quantique pour le Bitcoin à ce moment-là… nous serons dans une impasse », a noté l’analyste Charles Edwards.

Les experts alertent sur la menace quantique croissante pour le Bitcoin

Cependant, ce n’est pas la première fois que des experts tirent la sonnette d’alarme concernant les risques croissants de l’informatique quantique pour le Bitcoin. En octobre, Michael Osborne, CTO d’IBM, a déclaré à BeInCrypto que les risques quantiques pour la cryptographie du Bitcoin augmentent plus vite que prévu.

Le projet Starling d’IBM vise à construire un ordinateur quantique tolérant aux pannes d’ici 2029, ce qui pourrait menacer la cryptographie du Bitcoin. David Carvalho, PDG de Naoris Protocol, a averti que les progrès rapides de l’informatique quantique pourraient briser la sécurité du Bitcoin en 2 à 3 ans.

De même, Anatoly Yakovenko, cofondateur de Solana, a mis en garde que le réseau doit migrer vers une cryptographie résistante au quantique dans les cinq ans pour éviter des failles potentiellement graves.

Alors que la menace quantique s’intensifie, les entreprises technologiques travaillent activement au développement d’infrastructures résistantes au quantique. Le mois dernier, BTQ Technologies a annoncé la première démonstration réussie d’une implémentation de Bitcoin résistante au quantique utilisant la cryptographie post-quantique standardisée par le NIST.

Le projet, appelé Bitcoin Quantum Core 0.2, remplace les signatures ECDSA actuelles du Bitcoin — vulnérables aux attaques quantiques — par ML-DSA, un algorithme de signature numérique approuvé par le NIST. L’objectif est de protéger le marché du Bitcoin, évalué à 2 trillions de dollars, contre les attaques quantiques.

Il est donc clair qu’un avenir rendu possible par le quantique est imminent, et non théorique. Les projets blockchain, les plateformes de tokenisation et les écosystèmes de finance décentralisée doivent agir rapidement pour sécuriser leur cryptographie ou risquer l’obsolescence. Le défi est clair : la communauté Bitcoin doit coordonner sa migration vers une technologie résistante au quantique avant qu’il ne soit trop tard.