Les ETF Solana et XRP résistent quand Bitcoin subit des retraits record

Pendant que Bitcoin et Ethereum essuient des retraits massifs, deux nouveaux venus bousculent les codes. Les ETF Solana et XRP accumulent près de 900 millions de dollars d’entrées nettes, malgré un marché en pleine débâcle. Assiste-t-on à l’émergence d’une nouvelle hiérarchie dans l’écosystème crypto ?

Solana et XRP attirent des flux massifs malgré l’effondrement du marché crypto

Le 21 novembre 2025, alors que le marché crypto traverse l’une de ses pires périodes , deux ETF alternatifs affichent une santé insolente. Solana et XRP accumulent des entrées quotidiennes constantes, défiant la logique d’un secteur en pleine hémorragie. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 900 millions de dollars captés par ces deux produits, sans la moindre sortie nette depuis leur lancement.

Cette performance détonne dans un contexte où les ETF Bitcoin subissent des retraits record. Novembre aura été particulièrement brutal pour les produits phares : 3,79 milliards de dollars envolés sur les ETF Bitcoin américains, avec BlackRock (IBIT) et Fidelity (FBTC) concentrant 91 % des sorties. Le 20 novembre restera gravé dans les mémoires avec 903 millions de dollars évaporés en une seule journée.

Les ETF Solana maintiennent le cap avec des entrées oscillant entre 8 et 56 millions de dollars quotidiens cette semaine. Le 19 novembre marque le pic avec 55,61 millions de dollars collectés en 24 heures. 

Du côté de XRP, l’euphorie est palpable. Le nouvel ETF de Bitwise, lancé jeudi sous le ticker « XRP », réalise un démarrage éclatant avec 105 millions de dollars dès le premier jour. Canary Capital ajoute 12,8 millions supplémentaires le même jour, portant le total à 118 millions.

teven McClurg, PDG de Canary, a félicité publiquement Bitwise pour le lancement de son ETF XRP, soulignant que les acteurs de taille moyenne peuvent rivaliser avec les géants comme BlackRock dans le classement des meilleurs ETF de l’année.

Son fonds XRPC détient d’ailleurs le record absolu avec 243 millions de dollars d’entrées le 14 novembre. Ces chiffres traduisent une conviction rare chez les investisseurs, qui cherchent visiblement à diversifier au-delà de Bitcoin et Ethereum.

Évolution des entrées de capitaux dans les ETF Solana en novembre. Source : Farside Investors

Le paradoxe des flux, des ETF brillants, des actifs en souffrance

L’ironie de la situation saute aux yeux. Pendant que les ETF Solana et XRP attirent massivement, les cryptos sous-jacentes dévissent sévèrement. Le Solana s’effondre de 32,5 % sur un mois et de 10,9 % sur une semaine. 

À 122,94 dollars actuellement, le token affiche une baisse vertigineuse de 52,3 % sur un an. XRP suit une trajectoire similaire avec un recul de 21,2 % sur 30 jours et de 16,6 % hebdomadaire. Seule consolation : l’actif reste en hausse de 49,9 % sur l’année, se négociant à 1,86 dollar.

Cette divergence entre performance des ETF et cours des actifs intrigue. Elle révèle probablement une stratégie d’accumulation à contre-courant de la part d’investisseurs institutionnels. Certains y voient un pari sur le long terme, d’autres un simple effet de nouveauté. 

Pendant ce temps, Bitcoin flirte avec les 83 000 dollars après des liquidations massives de positions à effet de levier. Le 21 novembre, un milliard de dollars de positions longues s’évaporent en une heure.

Les analystes s’interrogent sur un possible transfert de leadership dans l’écosystème crypto. QwQiao, cofondateur d’Alliance DAO, prévient qu’« il faudra peut-être une nouvelle correction de 50 % pour que le marché pose des bases solides ». 

Michael Saylor , lui, minimise ces turbulences qu’il considère comme un « bruit de fond » sur la route de l’adoption massive.

Cette résistance des ETF Solana et XRP pose une question fondamentale. Assistons-nous à une simple parenthèse ou à un véritable basculement dans la hiérarchie crypto ? Les 700 millions de dollars combinés captés par ces deux produits alternatifs, face aux 3,79 milliards perdus par Bitcoin , suggèrent un début de mutation dans les préférences institutionnelles.