La guerre financière du Bitcoin : comment l’or numérique bouleverse-t-il le système bancaire traditionnel ?

Auteur : Wang Lijie

 

« Les financiaristes » : l’empire de l’empilement des créances

Commençons par faire connaissance avec une force — les « financiaristes ». Qui sont-ils ? Ils englobent la Federal Reserve, JPMorgan, les anciennes familles de banquiers européennes et le complexe marché des produits dérivés qui les soutient. On peut dire que, depuis qu’ils ont secrètement établi l’ossature d’un système monétaire synthétique dans une petite pièce en 1913, ils contrôlent le monde depuis plus d’un siècle.

Leur principal moyen de contrôler le monde n’est pas la possession directe d’actifs, mais le cycle et l’accumulation sans fin de « créances ».

• Collatéral
• Rendement
• Signaux de prix
• Système de crédit
• Eurodollars, swaps, futures, repo

Ces outils s’empilent couche après couche, s’imbriquant étroitement comme des poupées russes, tenant fermement les rails financiers et la circulation monétaire entre leurs mains. Ils sont les « tueurs de l’ombre » du monde financier, bâtissant un immense empire sur la base des créances.

« Les souverainistes » : à la recherche d’une issue

Face aux « financiaristes » se dresse une force émergente — les « souverainistes ». Ils incluent :

• Les pays cherchant à se libérer de la domination du dollar
• Les entreprises lassées de l’inefficacité et de l’exploitation du système bancaire
• Et des gens comme vous et moi, qui choisissons de garder le contrôle de notre richesse et de rechercher des actifs « sans permission »

Bien que leurs motivations diffèrent, leur revendication fondamentale converge : tous aspirent à trouver une issue hors de l’ancien système financier vampirique. Et le bitcoin est devenu pour eux la première « capsule de sauvetage » qu’ils aperçoivent.

Le « détonateur » du bitcoin et la transformation de MicroStrategy

Au départ, ce n’est pas le bitcoin lui-même qui a déclenché cette guerre. Le bitcoin ressemble davantage à une mèche, ébranlant les perceptions et révélant une autre possibilité financière. Pourtant, ce qui a véritablement ébranlé les fondements du vieux pouvoir, c’est MicroStrategy. Cette entreprise a prouvé par l’action que le bitcoin pouvait servir de collatéral et s’intégrer profondément aux marchés de capitaux, marquant ainsi une transformation qualitative de son statut dans le système financier.

Il ne s’agit pas d’une simple fluctuation de prix, mais du véritable prologue d’une guerre financière. Cela révèle que le bitcoin n’est plus une monnaie numérique marginale, mais un collatéral clé susceptible d’ébranler le cœur de la finance traditionnelle.

Pour mieux comprendre cette transformation, il nous faut mentionner un produit à l’allure très technique : le STRC. Le STRC n’est pas une obligation ordinaire, ni un simple produit de gestion de patrimoine, et il n’a même pas été inventé de toutes pièces par MicroStrategy.

STRC : un moteur financier bitcoin révolutionnaire

Le STRC est le premier moteur financier au monde conforme à la réglementation et adossé au bitcoin comme collatéral. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que les épargnants ordinaires peuvent désormais acheter, en toute légalité via leur compte de courtage, un produit adossé au bitcoin et générant des rendements. Il n’est plus nécessaire d’ouvrir un compte bancaire ni de s’aventurer dans le système bancaire parallèle complexe. Plus remarquable encore, le rendement actuel du STRC peut atteindre 10,75 %, alors que les intérêts d’épargne des banques traditionnelles ne sont généralement que de 0,1 % à 1 %, un contraste saisissant.

Cependant, ce qui rend le STRC le plus remarquable, ce n’est pas seulement son rendement élevé, mais le mécanisme de rétroaction monétaire qu’il implique — la véritable raison pour laquelle les « financiaristes » sont si inquiets.

• Les investisseurs achètent le STRC : les fonds affluent vers MicroStrategy.
• MicroStrategy utilise ces fonds pour acheter du bitcoin réel : l’offre de bitcoin sur le marché se resserre.
• Le prix du bitcoin augmente : l’offre diminue et la demande augmente.
• La valeur du bitcoin comme collatéral s’accroît : le coût d’emprunt de MicroStrategy diminue.
• Le faible coût attire plus d’investisseurs vers le STRC : un cercle vertueux s’installe, l’entreprise doit acheter plus de bitcoin.

C’est une roue d’auto-renforcement parfaite, une machine à mouvement perpétuel dont la rareté ne cesse de croître ! Voilà le cœur de la peur des géants de la finance traditionnelle.

Le système bancaire traditionnel ne peut pas faire fonctionner ce mécanisme. Ils ne peuvent pas accepter le bitcoin comme collatéral, ni l’utiliser pour le règlement, ni « imprimer » du bitcoin à partir de rien, ni le geler facilement. Par le passé, ils contrôlaient tout parce qu’ils pouvaient créer des « créances » à l’infini ; aujourd’hui, le bitcoin est un actif tangible, une monnaie dure.

C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que des individus ordinaires peuvent, dans un cadre réglementé, contourner le système bancaire et participer directement à la circulation du capital. Lorsque cette boîte de Pandore s’ouvre, la première offensive s’amorce discrètement.

Le tir de précision de JPMorgan et la « riposte synthétique »

En juillet 2025, la division « prime brokerage » de JPMorgan annonce soudainement une augmentation drastique de l’exigence de marge sur MicroStrategy, passant de 50 % à 95 %. Cela signifie que pour acheter 100 000 dollars d’actions MSTR, il faut désormais déposer 95 000 dollars en espèces, rendant presque impossible le trading à effet de levier.

Ce n’est pas un simple ajustement de marché. À noter que JPMorgan n’a pas pris de mesures similaires contre Tesla, Nvidia ou Coinbase, pourtant aussi volatiles. MSTR est la seule cible. Derrière cela, il ne s’agit manifestement pas d’une simple concurrence de marché, mais d’une action répressive préméditée et coordonnée.

Immédiatement après, la « riposte synthétique » s’est manifestée. Le 25 novembre 2025, JPMorgan a déposé auprès de la SEC un dossier pour lancer un produit structuré à effet de levier sur le bitcoin, indexé sur l’ETF IBIT de BlackRock. C’est un exemple classique des vieilles ficelles de Wall Street.

Wall Street ne contrôle pas les actifs, ils contrôlent les « créances » sur les actifs. Ils n’ont jamais possédé d’or, mais contrôlent l’or synthétique ; pas d’argent, mais contrôlent l’argent synthétique ; des obligations d’État synthétiques, du crédit synthétique. Il est donc naturel qu’ils cherchent maintenant à créer du « bitcoin synthétique » sur ce terrain.

La répétition de l’histoire : une « physique monétaire » impossible à copier

En regardant l’histoire, qu’il s’agisse de la transition de la finance agricole à la finance industrielle au début du XXe siècle aux États-Unis, ou des modèles de concentration du pouvoir et de contrôle du récit au cours du siècle dernier, on constate des similitudes frappantes. Chaque fois que l’ancien système est menacé, la réponse consiste à concentrer le pouvoir, contrôler le récit et réprimer tout ce qui ne correspond pas aux nouveaux standards.

Cependant, ce scénario ne peut plus être reproduit. Car la véritable guerre dépasse désormais le cadre du bitcoin contre le dollar, voire du bitcoin contre Wall Street. Il s’agit de la conquête des « rails » — ces systèmes qui introduisent la valeur dans le bitcoin et créent du crédit à partir du bitcoin. Celui qui contrôle ces rails contrôle le futur système monétaire.

MicroStrategy, via son produit STRC, a révélé un secret que Wall Street ne veut pas que le monde connaisse : le bitcoin peut servir de collatéral irréprochable sur les marchés de capitaux !

Une fois ce fait révélé, le modèle des « financiaristes » commence à s’effondrer. Depuis plus de cent ans, leur pouvoir repose sur la capacité à multiplier le collatéral : l’or permettait de bâtir un système de créances papier à 100:1, le dollar se multiplie à l’infini via la réserve fractionnaire, les obligations d’État sont réutilisées comme collatéral dans le système bancaire. Mais le bitcoin brise tous ces avantages. Vous pouvez créer une exposition synthétique au bitcoin, mais vous ne pouvez pas créer un collatéral bitcoin synthétique !

Les besoins de Wall Street : soumission et conquête

Le comportement de Wall Street en est la meilleure preuve. BlackRock a lancé l’ETF à la croissance la plus rapide de l’histoire, dont le sous-jacent n’est ni une obligation, ni une action, ni de l’or, mais le bitcoin ! Fidelity, Franklin Templeton ont suivi. Même JPMorgan, qui avait relevé les exigences de marge sur MicroStrategy et ciblé les entreprises liées au bitcoin, se précipite désormais pour lancer des produits structurés indexés sur le bitcoin. Cela pousse à la réflexion : « Pourquoi ? »

La réponse est simple : ils savent pertinemment ce que le bitcoin est en train de devenir — une nouvelle couche de collatéral qui absorbera plus de liquidité que tout autre actif du système financier.

Ce n’est pas la peur qui les motive, mais une demande de marché profonde, émanant des plus grandes institutions financières mondiales. Ce qu’ils ne veulent pas que nous comprenions, c’est que dans chaque produit Wall Street qu’ils lancent — ETF, produits structurés ou outils synthétiques — ils contrôlent les rails, prélèvent des frais, maîtrisent la convexité et captent la majeure partie des profits à la hausse. Vous obtenez une partie de l’exposition, mais ils s’approprient la majorité des bénéfices économiques.

Votre choix : posséder des actifs réels

Cependant, vous n’avez nul besoin d’acheter ces versions synthétiques. Vous n’avez pas besoin de la banque, ni de ces produits structurés, ni de tiers dépositaires ou de desks de produits dérivés. Vous pouvez posséder directement le bitcoin — cet actif réel, ce collatéral rare — que Wall Street s’empresse d’emballer, de reconditionner et tente de vous arracher ! Voilà le véritable rendement.

Les « financiaristes » ne s’opposent pas au bitcoin parce qu’il représente une menace, mais parce qu’ils veulent leur part du gâteau, ayant compris que le bitcoin est la pierre angulaire du prochain système. Ils cherchent à contrôler les rails, car ils savent où la liquidité va affluer. Mais vous, vous n’avez pas besoin de leurs rails. Le bitcoin vous a déjà offert les vôtres.

Ceux qui comprendront cela à temps et se prépareront avant que ce changement ne devienne évident seront les véritables gagnants de cette transition d’époque. Le choix est désormais entre vos mains.

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