L’Asie accélère son adoption institutionnelle des actifs numériques, alors que deux annonces majeures cette semaine ont mis en lumière les ambitions de la région pour rattraper l’Occident, en particulier les États-Unis, dans l’adoption des crypto-monnaies.
Lors de la Taipei Blockchain Week, Sora Ventures, basée à Hong Kong, a lancé un important fonds de trésorerie Bitcoin, soutenu par des engagements de 200 millions de dollars et visant à acheter 1 milliard de dollars en BTC en six mois. Par ailleurs, Robot Consulting Co., Ltd., cotée à Tokyo, a dévoilé son intention d’investir jusqu’à 1 milliard de yens (environ 6,7 millions de dollars) dans Ethereum, dans le cadre d’une stratégie plus large visant à combiner la blockchain avec les services de technologie juridique.
Sora mise sur Bitcoin comme actif de réserve crypto
Le nouveau fonds de Sora marque une étape importante pour l’Asie, où les stratégies de trésorerie crypto étaient jusqu’à présent fragmentées. Contrairement à des acteurs corporatifs tels que Metaplanet au Japon ou DV8 en Thaïlande, qui détiennent directement du Bitcoin dans leur bilan, le fonds de Sora mutualise le capital institutionnel dans un véhicule centralisé.
Ce modèle est conçu à la fois pour soutenir les trésoreries asiatiques existantes et pour en créer de nouvelles à l’échelle mondiale, générant des synergies entre les juridictions.
Jason Fang, fondateur et managing partner chez Sora Ventures, a déclaré que ce lancement représente la première fois que des capitaux institutionnels se réunissent, du niveau local au régional, et désormais à l’échelle mondiale pour Bitcoin.
Le fonds s’appuie sur les récentes acquisitions de Sora dans des entreprises axées sur la trésorerie à travers la région, notamment Moon Inc. à Hong Kong, DV8 en Thaïlande et BitPlanet en Corée du Sud. Il a également investi dans l’allocation de 1 milliard de yens en Bitcoin de Metaplanet en 2024.
Les analystes estiment que cette initiative pourrait catalyser une vague d’adoption par les entreprises à travers l’Asie, en particulier si Sora parvient à canaliser 1 milliard de dollars dans Bitcoin en si peu de temps. Le fonds a déjà suscité l’intérêt d’institutions régionales cherchant à se couvrir contre la volatilité des devises.
Robot Consulting aligne la legal tech avec Ethereum
Tandis que Sora renforce sa position sur Bitcoin en tant qu’actif de trésorerie, Robot Consulting mise sur Ethereum à la fois comme investissement et comme plateforme technologique. L’entreprise, cotée au Nasdaq depuis juillet, a annoncé qu’elle allouerait jusqu’à 1 milliard de yens en ETH entre le quatrième trimestre 2025 et le printemps 2026, en utilisant la trésorerie disponible et les produits de son introduction en bourse.
L’entreprise a déclaré que cette initiative renforcerait sa « présence dans le domaine émergent des services juridiques accessibles grâce à la technologie » en intégrant les smart contracts d’Ethereum dans ses produits de legal tech. La société travaille à combiner la blockchain avec les données IA, en plus de services numériques tels que les vérifications automatisées de conformité et la résolution des litiges.
Robot Consulting évaluera la valeur de ses avoirs en ETH au prix du marché sur une base trimestrielle, les gains ou pertes étant divulgués dans les rapports annuels.
« Cet investissement dans Ethereum marque une étape significative dans l’alignement de notre stratégie blockchain avec notre vision de la technologie juridique », a déclaré Amit Thakur, Chief Executive Officer de Robot. « À l’avenir, nous prévoyons de continuer à investir dans des technologies qui renforcent notre modèle d’affaires et apportent une valeur à long terme. »
Alors que les États-Unis dominent le récit sur l’adoption du Bitcoin et d’Ethereum par les entreprises, l’intérêt institutionnel en Asie ne cesse de croître.
L’initiative de Sora pourrait apporter de la cohésion aux efforts de trésorerie fragmentés dans la région, donnant à l’Asie une présence collective sur les marchés du Bitcoin. Parallèlement, l’allocation d’ETH de Robot Consulting illustre comment la blockchain s’intègre dans des secteurs spécifiques, en l’occurrence la technologie juridique, plutôt que d’être considérée uniquement comme un pari spéculatif.